Exakta Varex 2

Exakta Varex 2

Après l’élégant Olympus ACE, voici l’énorme, le Kolossal, l’indestructible  reflex 24X36 à savoir l’Exakta Varex IIa. Mais commençons par un peu d’histoire. La société Ihagee fut créée par le neerlandais  Johan Steenbergen en 1912 qui installa ses usines  dans la ville allemande de Dresde. On attribue à cette marque la création du premier reflex 24X36 en 1936, le KineExakta  qui sera le premier d’une longue lignée  célèbre dans le monde entier sous les noms d’Exakta  ou Exa. Etant en Allemagne de l’Est, la société fusionnera avec Pentacon puis la production s’ arrêtera définitivement en 1987.

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L’Exakta Varex II a est un véritable panzer avec ses 1000g de métal et quelques grammes de cuir ! Avec ses formes alambiquées, il est peu esthétique et la multitude de parties chromées fait penser aux voitures américaines de l’époque ! Il est entièrement mécanique, extrêmement résistant et d’une maintenance aisée. Il est apparu en 1958 (pour mémoire: première collection d’Yves saint-Laurent,assurances voitures obligatoires, traité de Rome instituant la Communauté Européenne,Jeu de 100 000F/jour à la radio …)
Pour voir dans le viseur via un prisme il faut armer l’obturateur alors que d’autres réflex avaient déjà le retour automatique du miroir. La mise au point se fait à partir de la bague de l’objectif. On utilise un télémètre à champ coupé (cocorico, invention de notre Dodin national) situé au centre du prisme ; la mise au point est correcte lorsque les deux images coincident et elle se fait à pleine ouverture, l’objectif ne se mettant à l’ouverture choisie que lorsqu’on appuie sur le déclencheur. L’obturateur est à rideaux (tissu  de soie imbibé de caoutchouc) à translation horizontale. Il s’arme automatiquement lorsqu’on tourne le levier pour faire avancer la pellicule. Les vitesses vont d’une part de 1seconde à 1/1000ème de seconde et, chose rare, possède grâce à un mécanisme semblable à celui d’un retardateur, des vitesses lentes qui vont de 2 secondes à 12 secondes. Afin d’éviter un déclenchement involontaire, l’appareil possède un cran de sécurité.Pour la synchronisation avec un flash, il possède trois prises M , F , X .Le flash doit être relié au boîtier à l’aide d’un cordon de synchronisation.
Propriété très particulière : le levier d’armement est situé sur la partie gauche tout comme le déclencheur placé sur la face avant. On appuie dessus comme pour une gâchette de fusil ce qui diminue les risques de bouger. Le test de profondeur de champ se fait en appuyant à légèrement sur  le bouton de déclenchement situé sur l’objectif (on retrouve la même conception sur le fameux réflex suisse l’Alpa 6). Sur la droite on a une bague qui indique la sensibilité du film utilisé. Sur la semelle, il y a un bouton de débrayage qui permet soit la surimpression, soit le rembobinage du film. L’Exakta Varex IIa est à baïonnette de la marque qui sera reprise par d’autres constructeurs  comme Topcon ou Alpa. Jusqu’alors, la majorité des appareils étaient à monture 42mm à vis. Exakta invente le système à baïonnette qui s’avèrent bien plus rapide que la monture à vis. Ensuite, la grande majorité des constructeurs feront des bagues spécifiques à leur marque.Exakta n’étant pas un fabricant d’optiques,beaucoup d’opticiens  adapteront leurs optiques à ce type de bague et pour n’en citer que quelques uns : Schneider, Schacht, Isco, Meyer, Angénieux, Nikon et Carl zeiss Iena avec ses optiques allant déjà à cette époque du 20mm au 1000mm
L’Exakta Varex est un réflex redoutable qui malgré son aspect rustique,son poids ,son manque évident de discrétion  autant pour les yeux que les oreilles, offrait un maximum de possibilités. En effet, son bloc de visée était interchangeable et il possédait un nombre impressionnant d’accessoires pour ce qui concerne la macro, la photographie scientifique et médicale. Propriété unique: il possédait un coupe film  interne à la chambre lorsqu’on ne voulait pas utiliser tout le film. Concernant  sa valeur actuelle: c’est très variable et ça dépend de sont état: sur ebay,les prix varient de 50 euros à 250 euros. Quant à son utilisation,il donne avec les nombreuses optiques de qualité qui se montent sur lui,d’excellents résultats et particulièrement en N&B.
 Conclusion :  L’Exakta Varex II a  est un exemple de ce que l’industrie de la métallurgie allemande  alors à son apogée, pouvait   fabriquer et restera avec des marques comme Zeiss,Leitz et Voigtländer   le symbole de l’âge d’or de  l’industrie photographique  allemande .