Kodak Retina III-C

Kodak Retina III-C par Gilbert

Historique.
Lorsqu’on présente la célèbre Retina IIIc,on pense immédiatement à  Kodak  mais  également  au docteur August Nagel,ingénieur allemand  de génie, fondateur de la société Contessa Kamera,co-fondateur de la société Zeiss-Ikon  et qui créa sa propre entreprise  dans la ville de Stuttgart.Devenu célèbre avec la création de son petit format ,le Nagel Pupille, il voit Kodak , en 1930 lui racheter  l’entreprise  pour y fabriquer  sous sa direction,toute la famille des Retina. Nagel sera l’inventeur de la célèbre cartouche pour film 35mm ,celle que nous avons ,un jour utilisée au moins une fois.Les appareils sortis de cette usine seront estampillés « Kodak.AG.made in Germany ».La Retina IIIc sera  avec le reflex Retina IIIS les derniers  et les plus aboutis de la série.La Retina IIIc verra le jour en 1957 et sa production cessera en 1960. Il en sera fabriqué environ 209000 exemplaires.
Présentation.
La Retina IIIc est un appareil construit à l’allemande: tout mécanique ,tout métallique ,chromé,  très bien construit et livré dans un magnifique sac TP tout cuir . L’appareil  est beau,c’est incontestable .Il est de dimensions raisonnables( 127mm X 92mm X 80mm) pour être classé dans les vest-pockets,on parlerait de nos jours de compact.Il pèse son poids  avec ses 647g ! C’est un folding c’est-à-dire un appareil avec un soufflet qui se déplie et qui utilise le film 35mm  donnant des négatifs au format 24X36.Le soufflet est bien protégé par un volet métallique qui s’ouvre automatiquement à l’aide d’un bouton fixé sur celui-ci.Attention,pour refermer le soufflet,il faut impérativement, avant que de repousser le volet,mettre la mise au point sur l’infini! De l’extérieur,le soufflet,très bien intégré dans le boîtier,n’est pas visible . Le boîtier a un viseur à visée claire  de type Albada avec un cadre jaune pour la focale de 50mm.Les derniers Rétina IIIC auront en plus, un cadre pour le complément grand angle  ( le Curtar ) et un cadre pour le complément de 80mm (le Longar). Ces compléments se vissent sur l’objectif fixe qui est le redoutable Xenon  de chez  Schneider-Kreuznar f:2/50mm,une optique à six lentilles montées en quatre groupes qui possède un diaphragme à cinq lamelles métalliques.La distance de mise au point va de 0,8m jusqu’à l’infini et se règle à l’aide d’une grosse bague avec un seul doigt. La course est courte et très douce.Bien sûr la m.a.p est synchronisée avec le télémètre qui se présente  dans le viseur sous la forme d’un losange orange.C’est un télémètre à coïncidence (il faut juxtaposer les deux images)
L’obturateur est un obturateur central à lamelles métalliques,un synchro-compur fabriqué par la firmeDeckel.Les vitesses vont de 1seconde jusqu’au 1/500 ème de seconde sans oublier la pose B.Il possède un retardateur mécanique ainsi que deux sorties (X et M:électronique et magnésium) pour le cordon de synchronisation du flash.Comme nous avons affaire à un obturateur central, toutes les vitesses sont utilisables avec le flash. L’armement , l’avancement du film  et le compteur sont synchronisés et se font à l’aide du levier bizarrement situé sous le boîtier comme le bouton de débrayage qui a un point rouge de repère  qui tourne  en même temps que le film.Ainsi plus de risque d’un film mal engagé ou mal fixé ! Bien vu ! Il y a une sécurité qui empêche toute  double exposition accidentelle . Pour remettre le compteur de vues à zéro,il faut faire glisser vers la droite(une flèche gravée en noir indique le sens) un bouton situé à droite du viseur.L’appareil  possède une griffe porte-flash sans contact,un cordon de synchronisation avec le flash étant indispensable.  La Rétina IIIc possède également un posemètre,cellule au sélénium avec volet de protection,non couplée .Il faudra donc reporter les mesures indiquées par la cellule  après avoir réglé le disque  à la sensibilité du film employé.(ASA ou DIN, de 5 à 1300 ASA).On lève le volet de protection et on fait la mesure en direction du sujet photographié.La mesure n’est pas très précise car on a affaire à une mesure globale. Ensuite on tourne cette même bague jusqu’à faire coïncider l’aiguille rouge avec l’aiguille noire du posemètre. La cellule nous donne une réponse en IL (indice de lumination) que l’on reporte sur l’obturateur où sont aussi indiqués les IL  ou EV qui vont de 2 à 18.Sur la platine  porte-objectif ,une fois l’EV reporté,on voit une proposition de couple diaphrame /vitesse  que l’on peut modifier en tournant la grosse bague dentée. (on retrouve ce système sur les optiques  des anciens Hasselblad).Pour rembobiner le film,il faut tourner la molette de gauche (celle sur laquelle on peut indiquer le type de film choisi) dans le sens des aiguilles d’une montre tout en ayant enfoncé le bouton de débrayage situé sur la semelle à côté du levier d’armement.
Distribution des élément sur le boîtier.
1)de face ,de gauche à droite : cellule  au sélénium avec son volet de protection,fenêtre du télémètre ,volet de protection de l’ensemble optique-obturateur , viseur.
2) de dos , de gauche à droite : viseur circulaire, bouton de remise à zéro du compteur avec une flèche indiquant le sens de déplacement.
3) de dessus,de droite à gauche : molette pour faire la mesure avec le posemètre,bouton de déclenchement, bouton permettant une double exposition,griffe port-flash, molette avec indication de films et servant pour le rembobinage.
4) de dessous  , de gauche à droite ; la mollette permettant d’ouvrir le dos ,avec une flèche indiquant le sens de la manoeuvre à faire, cette même molette  possède l’écrou pour la fixation d’un éventuel pied photographique,au centre un écrou pour fixer le flash et à droite le levier d’armement-avancement du film  ainsi que le bouton de débrayage.
5)Sur les côtés : une fixation pour une courroie .
Conclusion:
La Retina IIIc a été le fleuron   des appareils photographiques de chez Kodak  qui nous avait jusqu’alors habitués à du matériel plutôt bas de gamme.  En 1960,il était vendu 150 $ soit 745 F ou dix mois de salaire d ‘un ouvrier français  tandis que le Leica M de la même époque avec son summicron de 50mm coûtait la bagatelle de 2694 F soit trois ans de salaire du même ouvrier ! Hélas,la mode n’était plus aux foldings et la retina IIIC connu un trop bref succès ,disparaissant du catalogue fin 1960 après seulement trois ans d’existence .C’était pourtant un appareil très complet,solide et bien fini.De nos jours,son extraordinaire objectif n’a pas pris une ride et l’appareil voit croître le nombre de ses utilisateurs  au fil des ans. Devenu assez  rare en bon état de fonctionner,sa côte est plutôt élevée,son prix s’échelonnant entre 100 et 300 euros.