Nikkormat EL

Le Nikkormat EL par Gilbert

Pour simplifier ,on dira qu’il est la version automatisée du célèbre Nikkormat ,réflex à objectifs interchangeables. Il a été fabriqué de 1972 à 1978. C’est donc un réflex à priorité à l’ouverture. Vous choisissez sur votre optique l’ouverture de votre choix et il calcule automatiquement la vitesse appropriée. C’est un beau bébé de verre et de métal qui pèse la bagatelle de 980g avec son optique standart le Nikkor f:2/50mm. Il est de dimensions imposantes : 145mm X95mmX55mm. Il se distingue du Nikkormat par un capot du prisme plus aplati avec le logo EL (=électronique) et par un obturateur électro-magnétique qui a besoin d’énérgie pour fonctionner. Il utilise pour cela une pile de 6V. Sans pile, une seule vitesse est possible,à savoir le 1/90sec. Il possède tout ce qu’on était en droit d’attendre d’un appareil haut de gamme de la marque .Un viseur spacieux et très lumineux avec un stigmomètre secondé par un anneau de microprismes permettant une mise au point rapide et très précise. Sur la gauche du viseur une fenêtre avec les vitesses de la pose B et de 4secondes à1/1000sec.Une aiguille y indique la vitesse choisie tant en mode automatique qu’en mode manuel. On peut lui adjoindre des lentilles de dioptrie qui se vissent dessus.
1) Sur le dessus on distingue : a) à droite ,le levier d’armement (armement en une seule fois)avec un témoin (point rouge) qui indique que l’appareil est armé et qui entraîne automatiquement le compteur de vues situé juste au-dessus de lui. Il y a une sécurité afin d’éviter un déclenchement accidentel, il suffit de ramener le levier à sa position de départ. A sa gauche, le bouton déclencheur protégé par une cuvette. Plus à gauche la couronne des vitesses: on choisit soit la position A (automatique)soit une vitesse de son choix, vitesses qui vont outre la pose B de 4secondes au 1/1000ème de seconde. En levant cette couronne et en la tournant je peux choisir flash électronique ou bien ampoule flash . b) au centre, le viseur avec sur le capot une griffe porte-flash qui fonctionne (contact automatique) avec les flashs dédiés. Le flash est synchronisé au 1/125ème de seconde, ce qui est assez rare à l’époque où prédomine le 1/60èmè de seconde. c) sur la partie gauche : on peut voir une roue dentée qui permet de choisir la sensibilité de son film (de 25ASA à1600ASA) ainsi qu’un cliquet.Au dessus de cette roue dentée on trouve le bouton de rembobinage avec la manivelle qui se déplie. Pour ouvrir le dos de l’appareil afin de le charger en film,il faut en même temps tirer le cliquet vers soi et lever le bouton de la manivelle.
2) sur la partie dorsale de l’appareil ,on distingue l’oeilleton du viseur et le bouton et le témoin de charge de la pile. On appuie sur le petit bouton blanc: diode orange allumée = charge de la pile correcte , diode éteinte = charge de la pile insuffisante, il faut la changer .
3) Sur la tranche, partie gauche : une prise de synchronisation pour un flash autre que le flash dédié à l’aide d’un câble .
4 ) sur la face avant : à gauche,un bouton de test de profondeur de champ qui permet de voir à ouverture réelle (au diaphragme choisi) et non pas à pleine ouverture qui,elle,facilite la mise au point.Sous ce bouton le retardateur qui est mécanique et fait un bruit d’horloge très caractéristique mais peu discret ! Au centre la bague de réception de l’objectif ,baïonnette de type Nikon! (l’objectif se « visse  » dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. A droite un téton qui permet de relever le miroir afin d’éviter les vibrations dues au choc de la remontée du miroir.(on l’utilise surtout en macro,micro et lors de l’usage de très grands téléobjectifs). Enfin un bouton de verrouillage et de déverrouillage de l’objectif.
5) Sur la semelle du boîtier outre l’écrou pour la fixation d’un pied photographique on a un bouton de débrayage de l’obturateur qu’il faut maintenir enfoncé lorsqu’on rembobine le film avec la manivelle.
6) Reste le problème du changement de la pile. Pour qui ne connaît pas cet appareil ou n’a pas le mode d’emploi de celui-ci, ce peut être une véritable énigme ! En effet la procédure est surprenante : il faut ôter l’objectif, relever le miroir, ouvrir alors le logement de la pile en poussant le téton vers la gauche et en levant le capot du logement !!! Zeiss avait repris ce système sur son Contarex. A mon avis, beaucoup d’amateurs possédant cet appareil allaient sans aucun doute chez leur marchand pour y faire changer la pile à l’oxyde d’argent de 6V qui, au demeurant possédait une longue autonomie.
 
Que dire encore et en conclusion de cet appareil. ? C’est un appareil que je trouve très réussi sur le plan esthétique, sobre et élégant, très complet quant aux fonctions et très solide. Il a fait partie des modèles qui ont fait la réputation de la marque. Certains disaient comme pour son frère aîné, le Nikkormat, « qu’on pouvait planter des clous avec « . En outre, il dispose de quasiment tous les objectifs de la marque du 6mm au 2000mm dont la réputation n’est plus à faire. Malgré beaucoup de qualités, il aura connu une disgrâce précoce. On lui reprochait son poids excessif . La mode est allée, en effet, aux plastiques et au toujours plus léger. Côté valeur son prix oscille entre 50 EUR et 140EUR suivant l’état.Le modèle noir est le plus recherché. Pour un jeune qui veut se lancer dans l’aventure de l’argentique ,c’est un appareil redoutablement efficace et fiable. J’ai un souvenir ému du catalogue édité pour la sortie de ce boîtier et dont les illustrations étaient de toute beauté .